Victor de Cessole, Photographie dans les Alpes.
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  Pesca a Rabuons
21-luglio-10
N° de la plaque : 4305
A propos de cette image : "Il est intéressant de noter que le grand lac de Rabuons a cessé d'appartenir à la catégorie des lacs morts depuis le commencement du mois de juillet 1868 (1). A cette époque, M. Cipre, conducteur des Ponts-et-Chaussées à Nice, chargé du service des routes de la vallée de la Tinée, eut l'idée de l'empoissonner artificiellement. Une cinquantaine de truites, captées par les soins du garde-pêche André Ségur, dans le vallon de Vens étanché par déviation du courant, furent transportées avec toutes les précautions voulues ; à l'arrivée à Rabuons, les pauvres petits poissons avaient péri. L'opération fut aussitôt recommencée; cette fois on dévia la Tinée elle-même presque au confluent de Rabuons et on pêcha ainsi près de 150 truites de dimension moyenne, qui furent réparties dans des bidons avec fermeture percée en filtre. Onze porteurs : Achiardi François, Fabre François et Loquès Séraphin, cantonniers ; Clary François, Fulconis Charles, Fulconis Nicolas, Fulconis Simon, Issautier Joseph, Morello Jean et Mathieu, Rapuc Joseph, partirent vers 10 h. du soir du bas du vallon de Rabuons, qu'ils suivirent jusqu'au lac, en immergeant fréquemment les bidons pour renouveler l'eau. Dans ces conditions, l'essai réussit complètement ; ces truites de la Tinée se sont multipliées à l'infini dans les eaux limpides du lac de Rabuons. C'est donc à la sollicitude de M. Cipre qu'est dû ce précieux résultat (2).
Depuis 1868, la truite ordinaire des ruisseaux et la truite saumonée abondent à Rabuons. La pêche de ces poissons, à la chair tendre, délicate et savoureuse ne sera pas un des moindres attraits pour le visiteur du chalet-refuge.
Son altitude vaut à ce lac d'être le plus élevé parmi les lacs poissonneux des Alpes Maritimes ; il se classe avant celui de Fourcias, dans le haut vallon de Vens, qui n'est qu'à 2,465 mètres.


(1) Dans son Voyage aux Alpes Maritimes (Paris. 1821, tome 1er, p. 191), Fodéré affirme que " au Nord-Est de Saint-Etienne, six lacs placés sur les montagnes contiguës de Rabuons, de Ténibres et de Fer, nourrissent beaucoup de truites, dont quelques-unes du poids de 20 à 25 livres. " Le professeur Joseph Boux (Statistique des Alpes Maritimes, Nice, 1862, 1re partie, p. 317) reproduit cette assertion. Il est certain qu'à l'époque où écrivait Fodéré, et plus récemment même en 1862, le lac de Rabuons n'était pas encore peuplé.
(2) Nous tenons ces renseignements de M. Ernest Cossa, maire de Saint-Etienne.

Victor de Cessole, Le cirque Rabuons, Éclaireur, Nice, 1906, p. 45-46." - it
 
    
    
 
          
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