Victor de Cessole, Photographie dans les Alpes.
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  Saint-Dalmas-le-Selvage et la cime de fort Carrà (2 764 m)
Février 1900
N° de la plaque : 1999
A propos de cette image : "Ce village, assurément fondé par les Templiers vers le XIIe siècle, est bâti au débouché des deux vallons de Jallorgues et de Sestrières. Son territoire offre un aspect vraiment séduisant : beaucoup de verdure et de végétation. Aucun véhicule n'est encore arrivé jusque-là.
Le qualificatif de selvage, dont son nom est accompagné, ne s'applique pas, comme on est généralement porté à le croire, à un endroit sauvage et isolé : c'est une traduction du mot latin silva ou in silvis (en italien selvatico) qui indique que le village a été construit au milieu des bois et des forêts.
De l'ancien couvent des Templiers, il ne reste plus qu'un pan de mur. L'église paroissiale de Saint-Dalmas, surmontée d'un clocher qu'on aperçoit de très loin avant d'arriver au bourg et située au bas et à peu de distance du village, a été élevée par les soins et aux frais des comtes de Saint-Dalmas vers le commencement du XVIIe siècle. On y voit encore leur maison en face de ladite paroisse. Ces constructions, témoignant de la fortune et des sentiments religieux de cette ancienne famille, sont les édifices les plus importants de cette froide localité.
Le village de Saint-Dalmas est, en hiver, privé de soleil pendant une vingtaine de jours environ : le soleil est alors masqué par le Mont Aunos ou Jaunas et la crête du Content.
A cette altitude, les longs mois de l'hiver sont très durs à passer et, dès que la neige commence à couvrir le sol, une grande partie de la population s'expatrie pour ne revenir qu'au printemps. Quant à ceux qui demeurent dans le pays, le froid les oblige à rester la plupart du temps dans les écuries, où la température est supportable: c'est ainsi que les habitants des communes de la partie limitrophe des Basses-Alpes parviennent à se garantir contre les rigueurs de la mauvaise saison.

Victor de Cessole, "Saint-Dalmas-le-Selvage", La Vallée de La Tinée, Gauthier, Nice, 1894, p. 19-20."
 
    
    
 
          
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